Mois de sensibilisation au TDA/HLe symposium « TDA/H de l’enfance à l’âge adulte », organisé par la Clinique de l’Attention de la Rehaklinik en date du 20 octobre 2022, a connu un franc succès. Le TDA/H (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) représente l’une des affections psychiatriques les plus courantes chez les enfants et les adultes. Mais il est souvent mal compris. L’objectif du mois de sensibilisation au TDAH est de corriger ces malentendus et de mettre en lumière les expériences partagées de la communauté du TDA/H.Le TDA/H représente l’une des affections psychiatriques les plus courantes chez les enfants et nous savons maintenant qu’il persiste à l’âge adulte avec une prévalence mondiale estimée entre 2,5 et 5%. Le TDA/H constitue un problème social et de santé publique majeur. Alors que nous connaissons les bénéfices d’un diagnostic précoce et de la prise en charge en tant que tels, le TDA/H reste sous-diagnostiqué et sous-traité dans la population adulte en général et encore plus dans les services psychiatriques. Un des principaux objectifs du projet de la Clinique de l’Attention, qui a débuté récemment à Ettelbruck, est notamment d’offrir une évaluation (diagnostic différentiel) et un traitement ambulatoire spécifique pour adultes, selon les recommandations des guides internationaux reconnus.Comme l’a souligné le Dr Mark Ritzen (directeur général et médical de la Rehaklinik, médecin-spécialiste en psychiatrie) lors de son allocution, les comorbidités psychiatriques [comme par exemple: troubles liés à l’usage de substances psychoactives (30-80%), addictions, troubles affectifs et de personnalité, etc.] sont généralement la règle chez les personnes touchées par un TDA/H. Face à ce constat et compte tenu de la demande grandissante au Luxembourg, la Rehaklinik, étant un hôpital spécialisé en réhabilitation psychiatrique bénéficiant d’une vaste expérience, que ce soit en milieu ambulatoire, hospitalier ou pénitentiaire, a initié le projet de la Clinique de l’Attention en 2021.Dans ce contexte, le Dr Louise Carton (médecin-spécialiste en psychiatrie), a mis un accent particulier sur le traitement médicamenteux chez l’adulte touché par un TDA/H, notamment en présence de comorbidités psychiatriques, comme l’addiction, les troubles bipolaires ou alimentaires. Ensuite ont été discutées les questions pratiques fréquemment liées au traitement par psychostimulants pharmacologique dans le TDA/H chez l’adulte.Fort des expériences partagées avec les experts internationaux, le symposium s’est adressé en premier lieu à un public professionnel averti. Devant une salle comble, le Dr Sandra Kooij (médecin-spécialiste en psychiatrie, professeur avec spécialisation du TDA/H adulte et Fondatrice du European Network Adult ADHD), a mis un accent plus particulier sur les troubles du sommeil, qui sont significativement plus fréquents et plus sévères chez les sujets diagnostiqués avec un TDA/H. Après avoir étalé les troubles du sommeil le plus souvent associés, ainsi que leur lien avec d’autres maladies, comme l’obésité, le Dr Kooij a donné des conseils pratiques de remédiation et résumé les dernières constatations et recherches en la matière.En guise de conclusion, Estelle Thilgen, neuropsychologue et coordinatrice de la Clinique de l’Attention, a souligné l’importance de la continuité de la prise en charge de personnes touchées par un TDA/H après l’adolescence ; prise en charge qui fait encore trop souvent défaut.Pourtant, il a été constaté que le TDA/H est associé à toute une gamme de résultats indésirables, qui ont non seulement un impact sur le patient lui-même, mais aussi sur la société en général, dont le décrochage scolaire et le sous-emploi, les accidents en général et de la route, les difficultés relationnelles, taux de mortalité et morbidité excessive (maladies cardio-métaboliques, auto-immunes ou neurologiques).En revanche, une méta-analyse de plus de 350 études (Shaw et al BMC Medicine 2012) souligne l’impact positif de la prise en charge du TDA/H dans plusieurs domaines fonctionnels minimisant ainsi les conséquences socio-économiques néfastes. En outre, il faut savoir que le TDA/H est un trouble neuro-développemental dont le fonctionnement atypique n’apporte pas uniquement des problèmes. Ce fonctionnement cache également une panoplie de qualités atypiques comme la créativité (créatif et spontané aussi dans la résolution de problèmes), la persévérance et une énergie incroyable remplies d’idées innovantes.La création de la Clinique de l’Attention au sein de la Rehaklinik, visant non seulement l’optimisation de la qualité de vie et l’amélioration des comorbidités, mais également la promotion du potentiel des personnes concernées, prend ainsi tout son sens.Cliquez sur le lien pour télécharger le communiqué de presse.